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Alors que les gouvernements s’avèrent incapables de prendre les mesures qui s’imposent pour affronter la crise climatique et que le développement des combustibles fossiles ne cesse de s’accélérer, l’heure est venue pour nous de prendre les choses en main.
En septembre dernier, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues à l’occasion de la Marche Populaire pour le Climat et de la mobilisation mondiale et ont marqué l’histoire en appelant collectivement à l’action climatique. Partout dans le monde, des personnes se dressent contre les intérêts de l’industrie des combustibles fossiles, principale entrave à la résolution de la crise climatique.
La puissance financière de l’industrie des combustibles fossiles lui permet de tenir la classe politique sous sa coupe. Mais nous lui opposons une force d’une tout autre nature tirée des mouvements populaires, mouvements qui prennent aujourd’hui la forme du désinvestissement.
Par le désinvestissement, nous remettons directement en question la légitimité sociale de ces entreprises multinationales rapaces qui accumulent des profits au détriment des populations et de la planète. Et il nous faut mobiliser autant de forces vives de la société que possible pour révéler collectivement le vrai visage de ces entreprises.
La campagne de désinvestissement met le doigt sur une contradiction à laquelle la plupart des hommes politiques hésitent à s’attaquer. Pour que le monde échappe à un réchauffement catastrophique, l’essentiel des ressources de combustibles fossiles connues doit rester sous terre. Non contentes d’extraire et de vendre leurs réserves existantes, les compagnies exploitant les combustibles fossiles comptent pourtant également explorer des territoires de plus en plus fragiles pour en trouver de nouvelles, anéantissant tout espoir de conserver une planète vivable.
C’est pour cela que nous vous demandons de rejoindre les milliers d’autres personnes de notre vigoureux mouvement de désinvestissement. Nous nous réuniront les 13 et 14 février à l’occasion de la Journée mondiale du désinvestissement pour passer à l’action et exiger que les institutions et les particuliers fassent le nécessaire pour le climat en retirant leurs investissements des combustibles fossiles.
Pour la Journée mondiale du désinvestissement, nous retirerons notre argent des combustibles fossiles et appellerons les autres à faire de même. Ensemble, nous remettrons directement en question la légitimité sociale de l’industrie des combustibles fossiles et sortirons de l’impasse avant qu’il soit trop tard. Ensemble, nous commencerons à tourner la page des combustibles fossiles.
À la fin de l’année 2015, les dirigeants du monde se réuniront à Paris pour essayer une nouvelle fois de signer un accord climatique planétaire. Mais nous savons que leurs décisions ne seront pas à la hauteur de l’urgence de la crise climatique tant que l’industrie des combustibles fossiles tiendra les rênes du pouvoir.
Nous savons aussi que les gouvernements versent toujours des milliards de dollars de subventions aux acteurs du pétrole, du gaz et du charbon pour qu’ils découvrent de nouvelles réserves ; les milieux scientifiques et financiers sont pourtant clairs : les combustibles fossiles doivent rester enfouis.
Depuis 2012, 181 institutions et gouvernements locaux et 656 particuliers détenant plus de 50 milliards de dollars d’actifs se sont engagés à retirer leurs fonds des combustibles fossiles. Ce mouvement de désinvestissement croît plus rapidement qu’aucune autre campagne de désinvestissement antérieure. Il donne naissance à une action internationale dans des centres financiers, des parlements, des églises, des universités, des municipalités et des banques d’investissement des quatre coins du monde.
Plus important encore, il met en lumière les dangereux projets de l’industrie des combustibles fossiles de saccager la planète pour s’enrichir.
Pour combattre ces projets et avoir une chance d’obtenir un traité mondial adapté à la crise climatique, ce mouvement doit croître plus rapidement et plus vigoureusement que jamais. Aidez-nous à arracher le pouvoir des mains de l’industrie des combustibles fossiles et à donner à nos dirigeants un mandat pour conclure un accord climatique ambitieux à Paris avant qu’il soit trop tard.
S’il est mal de détruire la planète, il est mal de tirer profit de cette destruction. Il est temps pour nous tous de rompre nos liens avec l’industrie des combustibles fossiles, dont les projets anéantiront la planète telle que nous la connaissons. Joignez-vous à nous pour consolider encore plus ce mouvement en vue des négociations climatiques de 2015 à Paris. Chaque décision de désinvestissement arrache un peu de pouvoir à l’industrie des combustibles fossiles et contribue à donner à nos dirigeants un mandat pour prendre de vraies mesures climatiques avant qu’il soit trop tard.
Les entreprises de l’industrie des combustibles fossiles sont devenues les multinationales les plus rentables et puissantes de l’histoire aux dépens des populations et de la planète. Le désinvestissement des combustibles fossiles peut juguler le court-termisme de notre système économique injuste et ouvrir la voie à une organisation plaçant les personnes et la planète avant les profits d’une minorité.
Aidez-nous à bâtir une nouvelle économie qui soit à notre service et tempère la crise climatique, une économie où les communautés prennent leur destin en main en appliquant elles-mêmes des solutions novatrices pour abandonner enfin les combustibles fossiles, une économie centrée à la fois sur les populations et sur la planète.
Nous étalons la Journée Mondiale du Désinvestissement sur le vendredi et le samedi en raison de l’énorme diversité des organisations ciblées et des tactiques qui seront nécessaires sur les cinq continents différents où les événements de désinvestissement sont organisés.
Choisissez le jour qui vous convient le mieux pour enregistrer votre action locale, en fonction de votre tactique et du moment le plus propice pour attirer l’attention de votre cible et des médias dans votre pays. Ainsi, certaines cibles institutionnelles, telles que les bâtiments administratifs des universités, peuvent être fermées et les décideurs auxquels vous devez remettre une importante pétition dans votre municipalité ne pas travailler le samedi. D’un autre côté, les veilles et les ralliements publics importants attireront probablement plus de monde et plus d’attention médiatique le samedi que pendant la semaine.
Les 13 et 14 février, des milliers de personnes du monde entier entreprendront une action collective et exigeront des institutions qu’elles prennent les mesures nécessaires pour le climat en cessant d’investir dans les combustibles fossiles.
Les particuliers clôtureront leurs comptes dans les banques et fonds de pension investissant dans le chaos climatique. Les étudiants universitaires tiendront des mobilisations éclair, des veilles, des sit-in et des rassemblements pour inciter leurs universités à investir leurs fonds dans un futur vivable. Les leaders religieux et les personnes les plus exposées au changement climatique se donneront la main pour encourager leurs communautés à ne plus investir dans la destruction climatique. Dans les capitales financières, des personnes organiseront des rassemblements bigarrés appelant les investisseurs à se désolidariser de l’industrie des combustibles fossiles et à couper définitivement les ponts.
Ensemble, nous démontrerons que nous sommes une force réellement mondiale de plus en plus difficile à ignorer. Notre mouvement de désinvestissement haussera le ton pour faire contrepoids aux sommes croissantes que l’industrie consacre au développement des combustibles fossiles. Et nous ne nous arrêterons que lorsque nous aurons atteint notre but.
Unissez-vous à la Journée mondiale du désinvestissement les 13 et 14 février afin de tourner tous ensemble la page des combustibles fossiles.
Lorsque vous investissez votre argent, vous pouvez acheter des actions, des obligations ou d’autres titres générant des revenus. Les universités (et les colleges aux États-Unis), les organisations religieuses, les fonds de pension et d’autres organismes placent des sommes énormes dans ce type de titres afin d’obtenir les revenus contribuant à leur fonctionnement.
Le désinvestissement est le contraire de l’investissement ; il consiste simplement à vendre des actions, des obligations ou des parts de fonds d’investissement non éthiques ou moralement douteuses. Les investissements dans les combustibles fossiles constituent un risque pour les investisseurs et la planète et c’est pourquoi nous demandons aux organisations de retirer leur argent des entreprises de ce secteur.
Plusieurs campagnes de désinvestissement ont été couronnées de succès au cours de l’histoire récente, dont celles pour le Darfour et contre le tabac ; la plus vaste et la plus marquante fut toutefois celle ciblant l’apartheid en Afrique du Sud. Dès le milieu des années 1980, 155 universités, parmi lesquelles quelques-unes des plus célèbres du pays, avaient retiré leurs fonds des entreprises commerçant avec l’Afrique du Sud. 26 gouvernements d’état, 22 comtés et 90 villes, dont certaines des plus importantes de leur nation, avaient pour leur part cessé d’investir dans les multinationales qui faisaient affaire en Afrique du Sud. La campagne de désinvestissement sud-africaine a contribué à briser les reins du gouvernement d’apartheid et à ouvrir la voie à une ère de démocratie et d’égalité.
Nous voulons que les leaders institutionnels bloquent immédiatement tout nouvel investissement dans les entreprises de combustibles fossiles et cèdent leurs participations directes et leurs fonds en copropriété comprenant des obligations et des actions de sociétés cotées de cette industrie dans un délai de cinq ans.
200 sociétés cotées en bourse détiennent la grande majorité des réserves de charbon, de pétrole et de gaz inscrites à la cote. C’est de ces sociétés-là que nos organisations doivent retirer leur argent. Les exigences que nous adressons à ces sociétés sont simples, parce qu’elles ne sont que le reflet de la dure vérité de la science climatique :
- Elles doivent immédiatement cesser de rechercher de nouveaux gisements d’hydrocarbures.
- Elles doivent arrêter leurs activités de lobbying à Washington et dans les capitales du monde visant à préserver les allégements d’impôts dont elles bénéficient.
- Plus important, elles doivent promettre de garder définitivement 80 % de leurs réserves actuelles dans le sol.
Il est important de bloquer les projets d’infrastructures pour les combustibles fossiles. Les centrales au charbon provoquent l’asthme et rejettent du mercure dans l’atmosphère et dans l’eau ; le liquide de fracturation peut contaminer les eaux souterraines et menacer la santé de la population ; les oléoducs peuvent fuir ; etc. Nous pouvons et nous devons soutenir les personnes qui mènent la lutte pour arrêter des projets tels que le pipeline Keystone XL, qui détruiraient les communautés et la planète et contribuent au changement climatique.
Mais nous attaquer à un pipeline, une centrale au charbon ou un puits de fracturation à la fois ne mettra pas un terme au réchauffement climatique : les chiffres ne mentent pas. Tout en travaillant dur pour arrêter ces projets destructeurs, nous devons desserrer l’étreinte des compagnies du charbon, du pétrole et du gaz sur notre gouvernement et sur les marchés financiers, de façon à avoir une chance de vivre sur une planète raisonnablement similaire à celle que nous connaissons aujourd’hui. Il est grand temps d’attaquer le mal à la racine, c.-à-d. l’industrie des combustibles fossiles elle-même, en veillant à agir sur des facteurs qu’elle est à même de comprendre, comme le cours des actions.
Avant d’être une stratégie économique, le désinvestissement est un acte moral et politique. Comme dans la lutte pour les droits civils aux États-Unis ou pour mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud, plus nous ferons du changement climatique un problème moral profond, plus nous pousserons la société à passer à l’action. Nous devons affirmer clairement que s’il est mal de détruire la planète, il est également mal de tirer profit de cette destruction.
Dans le même temps, le désinvestissement génère un capital politique en forçant les plus illustres organisations et personnalités (dont bon nombre siègent au conseil de nos universités) de notre pays à choisir leur camp. Le désinvestissement ouvre un grand débat et, comme nous le constatons déjà pour cette campagne, attire une forte attention médiatique et favorise donc le passage à l’action.
Divers impacts économiques se font également sentir. Les dotations des quelque 500 principales universités des États-Unis s’élèvent à près de 400 milliards de dollars (1). Il s’agit d’un montant énorme, qui laissera des traces importantes s’il est retiré du charbon, du pétrole et du gaz. Ajoutez-y les grands fonds de pension des états et les investissements des églises, synagogues et mosquées, et vous commencez à comprendre qu’ExxonMobil, Shell et Peabody ont du souci à se faire.
Si la vente d’actions peut ne pas exercer un impact immédiat sur les entreprises de l’industrie des combustibles fossiles, en particulier lorsqu’elles sont aussi colossales qu’Exxon, elle permet malgré tout de semer le doute sur la viabilité du modèle d’affaires de cette industrie. Voici pourquoi : afin de limiter le réchauffement à 2 °C, une cible acceptée par presque tous les autres pays du globe, l’Agence internationale de l’Énergie a calculé que l’industrie des combustibles fossiles devra s’abstenir de brûler environ 80 % de ses réserves de charbon, de pétrole et de gaz. Si ces réserves sont encore physiquement invisibles, elles sont déjà très réelles d’un point de vue économique, puisqu’elles sont prises en compte dans le prix des actions de toutes les entreprises concernées. Dans l’ensemble, la valeur de ces réserves avoisine les 20 000 milliards de dollars, une somme qui devra être éliminée des bilans lorsque les gouvernements décideront enfin de considérer le dioxyde de carbone comme un polluant. En cessant d’investir dans les combustibles fossiles, nos institutions pavent la voie menant à cette action gouvernementale, mais ouvrent également l’importante discussion sur ces « actifs délaissés » de l’industrie des combustibles fossiles.
D’un autre côté, le désinvestissement est également un premier pas vers la mobilisation des fonds en faveur de l’énergie propre, du développement des communautés et d’autres investissements plus durables. Imaginons que notre campagne réussisse à transférer ne fût-ce que 1% des milliards de dollars des dotations des universités vers des solutions alternatives durables. Ceci représente environ soi-même des milliards de dollars de nouveaux investissements dans des obligations émises par des entreprises du secteur solaire, des fonds de crédit renouvelable et des industries énergétiques de pointe. Plus important encore, lorsqu’ils s’apercevront que les principales universités et autres institutions du pays commencent à rediriger leurs fonds, les autres investisseurs, qu’il s’agisse de particuliers ou de fonds de pension, envisageront de leur emboîter le pas. Les dotations des universités ne suffiront pas à provoquer une révolution de l’énergie verte – raison pour laquelle nous continuons d’encourager l’action gouvernementale , mais elles ont un rôle important à jouer pour réorienter l’investissement.
(1) Colleges recoup recession losses, USA Today, 9/10/12