Fossil Free Münster a réussi ! Après deux années de campagnes intensives, ça y est : la ville de Münster est la première en Allemagne à désinvestir ses 22 millions d’euros de fonds de pension du secteur des énergies fossiles, et à exclure aujourd’hui comme demain les investissements dans ce secteur.

Dès le 1er janvier 2016, des entreprises telles que RWE, Shell, Arcelor Mittal, BASF et Total ne feront plus partie du portefeuille d’investissements de la ville. Münster justifie sa décision par le fait que les investissements dans le charbon, le pétrole et le gaz ne sont pas en accord avec les objectifs climatiques de la ville et représentent un risque financier.
Avec ce geste, le mouvement allemand pour le désinvestissement fait un grand pas en avant. Il a réussi à montrer que le désinvestissement est une tactique logique et réalisable, soutenue par les structures politiques et démocratiques.

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Pourquoi Munster?

La décision de la ville de Münster fait suite à la mobilisation de citoyens qui ont réussi à imposer ce thème à l’ordre du jour et ont réalisé un important travail d’argumentation.

À la fin de l’été 2013, Fossil Free Münster lançait une pétition pour appeler la ville à désinvestir des énergies fossiles. À l’époque, le groupe ne savait pas si la ville possédait des actions, des fonds ou des participations et encore moins si une partie d’entre eux était immobilisés dans les secteurs du charbon, du gaz ou du pétrole. En tout cas, cela a suffi au groupe pour lancer un débat public, commencer un travail avec la presse et pénétrer dans les structures de la ville.

Les informations sur les investissements de la ville ont été rapides à trouver grâce à la loi sur la liberté de l’information et à un trésorier municipal sympathique. Certains qui auraient dus être nos alliés naturels se sont, eux, montrés moins sympathiques: les chargés du climat et de l’environnement n’étaient pas intéressés par ce sujet. Il est donc apparu rapidement que seule une pression publique des habitants de la ville pourrait mettre le désinvestissement à l’ordre du jour. Aussitôt dit, aussitôt fait!

Fossil Free Münster a organisé des réunions d’informations, des débats ouverts au public, des soirées cinéma, et plus tard des manifestations, des flash mobs et des actions de projection. Le groupe a trouvé des alliés auprès d’autres initiatives citoyennes et du Conseil étudiant de l’Université.

Dans le même temps, Fossil Free Münster est allé aborder les décideurs et décideuses politiques de la ville. En mai 2014, à la veille des élections municipales, des membres engagés de Fossil Free et des Verts réussissaient à mettre le désinvestissement au programme des Verts sous une longue salve d’applaudissements.

Un premier pas était fait. Et les élections ont été un succès pour les Verts. Ils ont réussi à maintenir le désinvestissement au cœur de l’accord de coalition avec le SPD. Et le mieux : cet accord ne prévoit pas uniquement de désinvestir des énergies fossiles, mais aussi d’un grand nombre d’entreprises ne respectant pas d’autres critères écologiques. À l’avenir, la ville ne financera plus l’énergie atomique, l’armement ni le travail des enfants. Un immense succès sur toute la ligne.

La mise en pratique de l’accord de coalition devrait encore prendre une année. Le service des finances de la ville a réalisé des recherches exhaustives pour créer un portefeuille d’actions à la fois rentable et écologiquement et éthiquement responsable. Ce portefeuille est désormais une réalité. Et le mercredi 9 septembre, il a été validé par la commission principale et la commission des finances.

Un immense succès pour Fossil Free Münster et une preuve supplémentaire que la persévérance, la pression publique et l’opiniâtreté payent.

La décision de Münster aura des répercussions au-delà des frontières de la ville: dans un deuxième temps, cette dynamique doit être élargie à d’autres institutions municipales que nous soupçonnons de détenir des parts plus importantes dans les énergies fossiles, et ce sur initiative de la ville comme du réseau Fossil Free Allemagne.

Désormais, c’est le Groupement des communes de la Westphalie-Lippe, qui détient un grand nombre d’actions RWE, qui est dans le collimateur. L’Université de Münster doit elle aussi agir. Jusqu’ici, la présidence de l’Université est restée sourde à nos demandes de désinvestir 18 milllions d’euros.  L’équipe de Fossil Free Münster veut la faire changer d’avis!

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