02/12/2015

Des collectivités locales ‘zéro fossile’ en France

Le désinvestissement : un impératif climatique, éthique, financier et démocratique

Ce vendredi 27 novembre, la ville de Lille s’est prononcée en faveur du désinvestissement des combustibles fossiles.

Le voeu, adopté à l’unanimité, stipule concrètement que la ville de Lille « demandera à ses partenaires – organismes de retraite, banques, opérateurs financiers, compagnies d’assurance, énergéticiens de retirer leurs actifs du secteur des énergies fossiles et de s’engager dans les investissements pour la transition énergétique. », précise Stéphane Baly, conseiller municipal délégué aux énergies.

Lille rejoint ainsi de nombreuses autres collectivités locales françaises : les villes de Paris, Dijon, Bordeaux, Colombes, Allones, Rennes, Saint-Denis, Cherbourg-Octeville, Hellemes, La Revoire, la communauté d’agglomération de Hénin-Carvin, la métropole de Bordeaux, le conseil de communauté urbaine de Cherbourg, le département de la Gironde, les conseils régionaux de Bourgogne, Champagne-Ardenne, Ile-de-France, Poitou-Charente et Rhône-Alpes, auxquelles s’ajoute le premier arrondissement de la Ville de Lyon.

Catherine Hervieu, présidente de la FEVE (Fédération des élu-es Verts et écologistes): «  Notre association d’élu-es va s’appuyer sur ces décisions pionnières qu’elle a contribué à faire émerger dans le cadre d’une campagne nationale. Nous voulons les valoriser, aller plus loin et les faire essaimer ! La FEVE est porteuse d’un message positif et déterminé : chaque collectivité territoriale, quelle que soit sa taille, peut encourager ses propres partenaires financiers à faire le choix d’une stratégie d’investissement socialement et écologiquement responsable. Les arguments clés, les conseils de mise en œuvre et les modèles de délibération sont regroupés dans kit pratique que nous avons édité à cette occasion afin d’aider le plus grand nombre d’élu-es à franchir le pas. »

En France, la ville de Paris a été la première collectivité à se prononcer en faveur du désinvestissement et la première capitale au monde à le faire.

Le message qu’envoient ces collectivités locales est fort : les investisseurs publics doivent veiller à ce que leurs stratégies d’investissement soient compatibles avec l’objectif de maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C.

“En tant que ville hôte de la COP21 et engagée dans la lutte contre le dérèglement climatique depuis plus de 10 ans, Paris a immédiatement choisi de s’engager pour le désinvestissement dans les énergies fossiles”, estime Celia Blauel, adjointe à la maire de Paris chargée de l’environnement, du développement durable, de l’eau, de la politique des canaux et du plan climat énergie territorial. “Cette dynamique mondiale qui associe de nombreux acteurs de toute nature, de certaines banques aux citoyen-nes en passant par les collectivités, est un moyen d’agir concrètement, tant pour peser sur les négociations internationales que pour mettre en œuvre l’accord ambitieux que l’on attend de la COP21.”

Le désinvestissement des combustibles fossiles entend en effet répondre à un quadruple problème, climatique, éthique, financier et démocratique.

Climatique : s’entêter à investir dans le charbon, le gaz et le pétrole nous mène droit au chaos climatique, affirment le GIEC et l’Agence Internationale de l’Énergie. Pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C, nous devons laisser 80 % des réserves en fossiles sous terre.

Éthique : les entreprises du secteur n’ont aucun intérêt à agir d’elles-mêmes : leur valorisation boursière est directement liée à la taille des gisements qu’elles exploitent. Elles font donc l’inverse de ce dont nous avons besoin et repoussent chaque jour les frontières de l’extraction des gisements fossiles.

Financier : les actifs dans le secteur sont donc directement menacés par l’explosion de la « bulle carbone ».

Démocratique : dès lors que des élu-es, et, partout dans le monde, des dizaines de milliers de citoyens, réclament le désinvestissement des combustibles fossiles, les investisseurs publics, tels que la Caisse des dépôts et des consignations et les caisses de retraites qu’elle héberge, doivent donner suite à ces demandes : dès lors qu’elles ont un impact sur notre avenir commun, les stratégies des investisseurs ne peuvent être décidées par les seuls administrateurs des fonds d’investissement.

C’est à ce quadruple problème qu’entend répondre la campagne de désinvestissement des combustibles fossiles, lancée par 350.org et qui engrange de nombreux succès : à ce jour, plus de 500 institutions ont déjà désinvesti, pour un montant d’actifs total supérieur à 3 400 milliards de dollars.

Selon Bill McKibben, fondateur de 350.org, “nos yeux sont rivés sur la conférence de Paris, mais énormément de choses dépendent de l’action locale. C’est la raison pour laquelle le nombre de collectivités locales ayant adopté des vœux soutenant le désinvestissement, et, par là-même, une économie qui ne soit pas contrôlé par les 1% mais soit au service des 99% et de la planète, est une excellente nouvelle”

Pour en savoir plus, 350.org vient de publier l’ouvrage « Zéro Fossile, désinvestir du charbon, du gaz et du pétrole pour sauver le climat », aux éditions Les Petits Matins.

Le kit pratique de la FEVE à l’usage des élu-e-s et des collectivités locales est disponible sur : http://lafeve.fr/-Le-Desinvestissement-carbone-

Contacts presse :

Nicolas Haeringer – chargé de campagne pour 350.org en France – nicolas@350.org – 06 50 86 12 59 et auteur de l’ouvrage “Zéro Fossile, désinvestir du charbon, du gaz et du pétrole pour sauver le climat”.

Clémence Dubois – chargée de campagne désinvestissement pour 350.org en France – clemence@350.org– 06 42 71 31 75

Pour entrer en contact avec des élu-es des collectivités ayant adopté des vœux soutenant le désinvestissement : Arnault Costilhes (FEVE) 0631107774 – direction@lafeve.fr

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