S’il y a bien une chose que le rapport des Nations Unies publié la semaine dernière est venu confirmer, c’est que le statu quo ne peut plus durer. L’industrie des énergies fossiles continue de suivre un modèle qui nous condamne à vivre dans un monde nouveau beaucoup plus chaud, avec un système qui génère toujours plus de profits pour un petit nombre et plus de souffrances pour les autres.

Il est évident que les choses doivent changer. Il nous faut un mouvement qui réveille les populations et oblige les dirigeants politiques et les industriels à vraiment agir.

Heureusement, la publication des dernières données scientifiques n’a pas eu pour effet de paralyser, mais a au contraire motivé un grand nombre de personnes à passer à l’action. Partout dans le monde, des citoyen.ne.s ont montré la semaine dernière qu’ils.elles étaient prêt.e.s à relever le défi et à mener des actions politiques ciblées, ensemble, pour exiger de grands changements. Avec des tactiques diverses, de nombreux groupes de citoyen.ne.s ont envoyé un message fort aux responsables politiques : 1,5 ˚C, cela veut dire arrêter de soutenir l’industrie des énergies fossiles, sous quelque forme que ce soit.

 

Rejoignez le mouvement Zéro Fossile


Faire connaître la science

En Australie, des groupes de citoyen.ne.s ont organisé 47 actions pour remettre le rapport à des responsables dans tout le pays.  Ces citoyen.ne.s se sont rendu.e.s aux permanences de leurs responsables politiques locaux armés d’un exemplaire du résumé du rapport pour leur demander de voter et d’agir en accord avec la science climatique – en refusant tout argent de l’industrie fossile, en disant non à des projets comme la mine de charbon de Adani et en favorisant les énergies renouvelables.  Ce genre d’actions peut avoir un impact très fort, alors que leur organisation nécessite très peu de ressources. Pour la plupart, il a suffi d’un petit groupe d’ami.e.s et de quelques jours de préparation.

Pas un euro de plus pour l’industrie fossile

Samedi, la Suisse a connu ce qui était certainement la plus importante marche pour le climat de son histoire.  A Genève, 7 000 personnes sont descendues dans la rue et ont marché sous les fenêtres des banques pour souligner leur responsabilité dans le financement de l’industrie fossile. Elles ont ciblé en particulier la Banque nationale suisse et le Crédit suisse, qui financent de manière importante des projets de l’industrie fossile comme les oléoducs Keystone XL et Dakota Access en Amérique du Nord. Leur message a été percutant : ils ont scotché le rapport du GIEC sur les murs des banques.

Crédit photo :Jean-Jacques Kissling

Marie Durand

Mais elles ne sont pas les seules à cibler les banques. En Nouvelle-Zélande et en Angleterre,, ce sont respectivement les banques ANZ et Barclays que des citoyen.ne.s ont ciblé pour leur demander d’abandonner leurs investissements dans les énergies fossiles et de financer les énergies renouvelables. Cette revendication a également été portée au cours de nombreuses actions en Europe ce week-end par des personnes qui disent clairement que pour rester sous le seuil des 1,5° C, les banques doivent arrêter de financer des projets d’exploitation de gaz et de combustibles fossiles sur le continent (ou ailleurs).

Informer et renforcer les moyens d’agir

La diffusion d’informations, l’éducation et la mise en relation avec les parties concernées sont des outils puissants. Ils permettent de renforcer la capacité d’agir de chacun.e et de développer une compréhension commune qui garantit la pérennité de la lutte.  Aux Philippines , des associations de la société civile ont organisé un briefing sur les 1,5 °C pour voir comment cette question pouvait être utilisée pour renforcer l’impact des actions pour le climat, et servir de guide pour construire une nouvelle économie au service de tous.

Photo: AC Dimatatac

 

Dans le district d’Arghakhanchi, au Népal, un atelier animé par Powershift Nepal a été organisé pour aborder la question dans cette école.


Action directe

Il est parfois utile d’être direct. En première ligne du changement climatique au Bangladesh, des femmes ont formé une chaîne humaine dans les Sundarbans, une région particulièrement vulnérable et menacée par le charbon. Sur la rivière Buriganga à Dacca, des hommes ont disposé leurs bateaux en soleil en brandissant des panneaux sur lesquels on pouvait lire des messages sur le seuil de 1,5° C.

Crédit photo : Sheikh Mohammad Noor Alam & Maruf Billah.

 

Enfin, en France, à peine un mois après la Marche pour le climat qui a rassemblé le nombre record de 150 000 personnes, ils.elles étaient encore plus de 100 000 à manifester dans 86 villes dans tout le pays pour rappeler la nécessité d’agir pour le climat. Des groupes locaux ont vu le jour dans des dizaines de villes du pays au cours du mois dernier, prêts à se concentrer sur des objectifs locaux sur le long terme et à se mobiliser rapidement pour des moments importants comme ceux-ci.

Marche du 13 octobre à Paris

 

Le constat scientifique est clair : l’heure n’est plus aux solutions de fortune face à la gravité du problème. Le seuil de 1,5 °C constitue la limite à ne pas franchir pour de nombreuses populations dans le monde, et la seule manière d’éviter de la franchir consiste à s’opposer en masseà l’industrie fossile, et à exiger une transition rapide vers les énergies renouvelables. La semaine qui vient de s’écouler a montré que les ressources ne manquent pas pour y parvenir. Alors, qu’est-ce qui vous arrête ?

Objectif Zéro Fossile

FacebookTwitter