L’Accord de Paris définit un engagement fort de la communauté internationale : maintenir le réchauffement climatique « bien en deçà » des 2°C et au plus près des 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Les 2°C ne sont donc pas un seuil « plancher », mais bien un plafond à ne pas dépasser. Mais nous devons atteindre le pic mondial des émissions de gaz à effet de serre au plus tard en 2020.Plus aucune infrastructure ne doit donc voir le jour, et il faut planifier la sénescence de l’industrie fossile. Nous devons donc agir sans tarder.
Le compte n’y est pas : les États continuent de tergiverser. Depuis plus de 20 ans la communauté internationale se réunit pour négocier un accord “universel” portant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Plusieurs accords ont d’ailleurs déjà été conclus : l’accord de Paris, mais aussi le protocole de Kyoto, juridiquement contraignant. Pourtant, sur la même période, les émissions continuent à augmenter de… 60%. Soit la plus forte hausse historique. Mis bout à bout, les engagements étatiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre nous inscrivent dans la trajectoire d’un réchauffement supérieur à 3°C.
Les gisements actuellement exploités de charbon, de gaz et de pétrole suffisent, à eux seuls, à nous faire dépasser les 2°C de réchauffement. Le CO2 contenu dans ces gisements dépasse en effet déjà notre « budget carbone ».
Nous devons donc passer à l’action, avant qu’il ne soit trop tard et refuser de participer à la destruction de la planète et du climat. C’est là qu’intervient le désinvestissement, autour d’une idée simple, claire et puissante : l’argent doit être investi dans les solutions, non dans le problème. Nous devons agir sur les structures économiques, financières et politiques qui fondent notre dépendance aux fossiles : la destruction du climat ne se fera pas en notre nom, pas avec notre argent !
C’est le sens de l’appel lancé par plus de 80 économistes quelques jours avant l’ouverture du One Planet Summit, convoqué par Emmanuel Macron le 12 décembre 2017 et par le mouvement de désinvestissement depuis ces 7 dernières années.
Pourtant l’argent public à travers la Caisse des Dépôts et Consignation, continuent d’apporter un soutien financier massif aux énergies fossiles et notamment à 12 nouveaux projets. Ce soutien prend des formes diverses : exonérations fiscales, subventions directes, prêts ou dons versés au titre de l’aide au développement, garantie financière, portefeuille d’actions et d’obligations, investissements massifs…
L’industrie des énergies fossiles est déterminée à extraire toujours plus de combustibles fossiles et continuent à injecter des milliards afin de trouver de nouveaux gisements plutôt que de soutenir une transition massive et rapide vers les énergies renouvelables.
Mais les gisements de charbon, de gaz et de pétrole actuellement exploités ou en passe de l’être représentent… 5 fois plus d’émissions potentielles que ce que nous pouvons nous permettre d’émettre si nous voulons maintenir le réchauffement sous la barre des 2°C.
Le constat est donc clair : s’entêter à investir dans ces industries fossilisées nous mène droit au chaos climatique. Pour garantir un climat de paix, nous devons mettre un terme à l’ère des énergies fossiles, dès maintenant !
Pourtant, les grandes entreprises du secteur ne perçoivent pas ces gisements comme une véritable bombe climatique. Elles y voient plutôt un tas d’or… Et le fonctionnement des marchés financiers ne peut que les pousser à aller plus loin dans l’exploration et l’exploitation de nouveaux gisements : leur valeur boursière est directement dépendante de la taille des réserves de charbon, de gaz et de pétrole dont elles détiennent les permis d’exploitation.
La solution est donc de les assécher à la source : faire en sorte que l’argent public, mais aussi l’épargne et tous les autres types d’investissement, n’aille plus soutenir ce secteur.
Les dérèglements climatiques ne doivent rien à la fatalité. Aussi, nous ne sommes pas uniquement en mesure d’identifier ses victimes – qui se comptent malheureusement par millions. Nous pouvons également en désigner les responsables, au premier rang desquels les grands acteurs du secteur des combustibles fossiles.
L’ensemble des acteurs (individuels comme collectifs, publics comme privés) qui investissent dans le secteur fossile tirent un profit indécent de la destruction du climat. Nos banques, nos institutions et nos gouvernements ne cessent de soutenir ce secteur, dont nous savons pourtant à quel point il est néfaste pour le climat et la planète. Ces investissements contribuent à soutenir l’activité des entreprises du secteur – financièrement bien entendu, mais aussi socialement : détenir des actions et des obligations émises par des entreprises charbonnières, gazières ou pétrolières revient de fait à reconnaître que leur activité est légitime, autrement dit qu’il est acceptable, climatiquement, socialement et politiquement de s’enrichir en détruisant le climat. Ainsi, le désinvestissement est un acte éthique et politique.
Le problème que pose l’industrie fossile ne se limite pas aux conséquences dramatiques de son activité. Les grandes entreprises du secteur ne se contentent en effet pas de s’enrichir en détruisant le climat. Elles se comportent comme si elles ignoraient les conséquences de leurs activités. Pire : elles mentent parfois sciemment.
Nous devons nous poser cette question : est-il acceptable moralement que nous continuions à apporter notre soutien, direct ou indirect, aux acteurs de ce secteur par nos investissements ou les investissements de nos institutions ? Plus de 800 institutions ont répondu non à cette question et ont déjà tranché en faveur du désinvestissement (retrouvez la liste ici).
Nous devons affronter l’industrie fossile directement afin de créer les conditions politiques et sociales pour que les Etats n’aient pas d’autre choix que de s’engager réellement dans la transition.
Comme première étape, nous devons donc arrêter de les soutenir en leur donnant notre argent.
Le désinvestissement vise donc à briser cette dynamique de légitimation – tout en contribuant à financer les solutions renouvelables. Les investissements dans le secteur des combustibles fossiles ont longtemps été considérés comme des placements sûrs. Il n’en est en réalité rien : la fuite en avant dans l’extractivisme a formé une véritable “bulle carbone”. Des analyses aussi sérieux que HSBC ou encore Kepler-Chevreux estiment aujourd’hui que des milliers… de milliards d’actifs liés aux fossiles doivent être considérés comme des “actifs bloqués” – autrement dit comme des actifs dont la valeur est, à terme, nulle.
80 % des combustibles fossiles doivent rester dans le sol. La valorisation boursière des compagnies charbonnières, gazières et pétrolières est directement liée à la taille des gisements qu’elles exploitent. Toute action publique en faveur du climat ambitieuse implique donc de geler 80% des gisements sur lesquels est fondée la valeur des compagnies fossiles…
Les grands groupes bancaires et les investisseurs institutionnels agissent sur les marchés financiers comme si notre dépendance aux fossiles ne devait jamais cesser. Ils restent ainsi sourds à la réalité – alors même que certains investisseurs commencent à prendre conscience du risque.
Mais le risque ne se “limite” pas à l’hypothèse d’une action climatique ambitieuse. Kepler-Chevreux estime en effet que les actifs bloqués deviendront réalité y compris sans législation climatique contraignante, et malgré un possible renchérissement du prix du baril de pétrole : les investissements qui doivent être réalisés dans le secteur pour exploiter de nouveaux gisements sont trop importants pour qu’il redevienne rentable.
Les compagnies charbonnières, gazières et pétrolières bénéficient de subventions publiques massives. Les subventions directes perçues par l’industrie fossile en 2012 s’élevaient ainsi à 775 milliards de dollars, soit cinq fois plus que le montant des subventions allouées aux renouvelables.
Courant 2012, le FMI a publié une enquête sur l’ensemble des subventions perçues par le secteur. En retenant une définition très large de ce qu’est une subvention (soutiens directs, soutiens indirects – notamment avantages fiscaux -, mais aussi l’ensemble des coûts non-répercutés sur le prix – comme les conséquences de la pollution atmosphérique sur la santé, ou encore les coûts liés aux conséquences du réchaufffement), le résultat de l’enquête a de quoi donner le vertige.
D’après le FMI, les subventions au secteur des combustibles fossiles s’élèvent en effet à… 5340 milliards de dollars par an. Soit 168 000 dollars par seconde.
Les investissements ne sont pas neutres. Détenir des actions et obligations émises par des entreprises du secteur des combustibles fossiles, c’est soutenir le dérèglement du climat. Donc de notre avenir.
Les stratégies d’investissement ne sont donc pas sans conséquences. Les choix qui les sous-tendent sont autant politiques que financiers.
Est-il acceptable que des décisions qui ont des conséquences dramatiques sur des centaines de millions de vies pendant des dizaines de milliers d’années, soient prises en dehors de toute conversation démocratique préalable ? Et qu’elles échappent à toute forme de contrôle ? Est-il envisageable de laisser les investisseurs agir sans les contraindre à prendre en compte le risque climatique ? À l’évidence, non.
En outre, la question de la démocratie ne se limite pas à celle du contrôle. Elle est pleinement tournée vers le futur que nous voulons construire. Le désinvestissement n’est, en effet, qu’une étape initiale, qui vise à alerter sur le chaos climatique qui nous attend si nous ne changeons pas. La question du réinvestissement est donc essentielle et nous renvoie directement à l’avenir que nous cherchons à construire et à la manière dont nous entendons y parvenir.
Il est important de bloquer les projets d’infrastructures pour les combustibles fossiles. Les centrales au charbon provoquent l’asthme et rejettent du mercure dans l’atmosphère et dans l’eau ; le liquide de fracturation peut contaminer les eaux souterraines et menacer la santé de la population ; les oléoducs peuvent fuir ; etc. Nous pouvons et nous devons soutenir les personnes qui mènent la lutte pour arrêter les projets climaticides – d’autant que ces actions engrangent les succès : contre l’oléoduc Keystone XL, contre les gaz de schistes dans de nombreux pays, contre les forages en haute mer en arctique, etc. Ces actions de blocage sont au cœur de la semaine mondiale d’action « Breakfree – Libérons-nous des combustibles fossiles« .
Mais nous attaquer à un pipeline, une centrale au charbon ou un puits de fracturation à la fois ne suffit pas. Nous devons, d’un même mouvement, desserrer l’étreinte des compagnies du charbon, du pétrole et du gaz sur nos gouvernements et sur les marchés financiers, de façon à avoir une chance de vivre sur une planète raisonnablement similaire à celle que nous connaissons aujourd’hui. Il est nécessaire d’attaquer le mal à la racine, autrement dit l’industrie des combustibles fossiles elle-même, en veillant à agir sur des facteurs qu’elle est à même de comprendre, comme le cours des actions.
La campagne est soutenue à travers le monde, regardez nos soutiens.
Les arguments en faveur du désinvestissement vous ont convaincu.e qu’il est nécessaire (et possible !) d’agir ?
Voici quelques éléments plus concrets sur le désinvestissement.
Désinvestir… c’est le contraire d’investir. Il s’agit de vendre des actions, des obligations ou tout autre type de parts de fonds d’investissement, pour des raisons éthiques, politiques ou encore climatiques.
Plusieurs campagnes de désinvestissement ont marqué l’histoire : la campagne de désinvestissement en soutien au Darfour, celle menée contre l’industrie du tabac, etc. Mais la campagne la plus vaste et la plus importante est celle qui a ciblé le régime d’apartheid en Afrique du Sud. Dès le milieu des années 1980, le mouvement avait engrangé de nombreux succès, en particulier dans les pays anglo-saxons. Cette campagne a contribué à faire plier le gouvernement sud-africain et ouvert la voie à une nouvelle ère.
La campagne de désinvestissement des combustibles fossiles cible en particulier les 200 plus gros acteurs du secteur des combustibles fossiles, qui détiennent à eux-seuls les clefs de notre avenir.
Nous voulons que les leaders institutionnels bloquent immédiatement tout nouvel investissement dans les entreprises de combustibles fossiles et cèdent leurs participations directes et leurs fonds en copropriété comprenant des obligations et des actions de sociétés cotées de cette industrie dans un délai de cinq ans.
200 sociétés cotées en bourse détiennent la grande majorité des réserves de charbon, de pétrole et de gaz inscrites à la cote. C’est de ces sociétés-là que nos organisations doivent retirer leur argent. Les exigences que nous adressons à ces sociétés sont simples, parce qu’elles ne sont que le reflet de la dure vérité de la science climatique :
Avant d’être une stratégie économique, le désinvestissement est un acte éthique et politique. Comme dans la lutte pour les droits civils aux États-Unis ou pour mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud, plus nous ferons du changement climatique un problème éthique profond, plus nous pousserons la société à passer à l’action. Nous devons affirmer clairement que s’il est inacceptable de détruire la planète, il est n’est pas possible de tirer profit de cette destruction.
Si la vente d’actions peut ne pas exercer un impact immédiat sur les entreprises de l’industrie des combustibles fossiles, en particulier lorsqu’elles sont aussi colossales qu’Exxon ou Total, elle permet malgré tout de semer le doute sur la viabilité du modèle d’affaires de cette industrie. Voici pourquoi : afin de limiter le réchauffement au plus près des 1,5 °C, comme le sous-tend l’accord de Paris, plus aucune infrastructure fossile ne doit voir le jour. Si ces réserves sont encore physiquement invisibles, elles sont déjà très réelles d’un point de vue économique, puisqu’elles sont prises en compte dans le prix des actions de toutes les entreprises concernées. Dans l’ensemble, la valeur de ces réserves avoisine les 20 000 milliards de dollars, une somme qui devra être éliminée des bilans lorsque les gouvernements décideront enfin de considérer le dioxyde de carbone comme un polluant. En cessant d’investir dans les combustibles fossiles, nos institutions pavent la voie menant à cette action gouvernementale, mais ouvrent également l’importante discussion sur ces « actifs délaissés » de l’industrie des combustibles fossiles.
D’un autre côté, le désinvestissement est également un premier pas vers la mobilisation des fonds en faveur de l’énergie propre, du développement des communautés et d’autres investissements plus durables. Plus important encore, lorsqu’ils s’apercevront que les principales universités et autres institutions du pays commencent à rediriger leurs fonds, les autres investisseurs, qu’il s’agisse de particuliers ou de fonds de pension, envisageront de leur emboîter le pas.
Nous sommes tous complices de la consommation des combustibles fossiles, et chacun d’entre nous devrait s’efforcer de la réduire, mais les vrais coupables, ceux qui profitent du système, sont les entreprises de l’industrie des combustibles fossiles. Un pourcentage important des réserves mondiales de charbon, de pétrole et de gaz est dans les mains des 200 plus grandes entreprises du secteur (1). Accessoirement, ces entreprises sont également les principaux bailleurs de fonds des politiciens du monde; ce sont elles qui rédigent les lois et empochent chaque année les milliards versés par des gouvernements complaisants (2).
De nombreuses autres entreprises contribuent au changement climatique de manière indirecte, comme les multinationales qui fabriquent le matériel de forage, posent les oléoducs et transportent le charbon et les compagnies de services publics qui achètent et revendent l’électricité. Mais c’est pour le moment sur ces 200 entreprises que nous concentrons nos efforts. Pour une liste complète des entreprises et de leurs réserves, cliquez sur le lien suivant.
Top 5 des compagnies charbonnières
Top 5 des compagnies pétrolières et gazières
(1) http://www.carbontracker.org/linkfileshare/Unburnable-Carbon-Full1.pdf
(2) http://endfossilfuelsubsidies.org/files/2012/05/fossilfuelsubsidies_report-nrdc.pdf
Pas du tout. Chez 350.org, personne n’est spécialisé dans les marchés financiers, mais nous avons parlé avec de nombreux experts du désinvestissement et ils nous ont donné quelques conseils. Il peut être utile, mais pas obligatoire, d’avoir le numéro de téléphone ou l’adresse électronique d’un économiste, d’un courtier ou d’un analyste financier local. Pour lancer une campagne, il vous suffit de vous informer sur notre site, de réunir quelques-un.e.s de vos amis et de vos collègues et de vous mettre au travail !
L’équipe de 350.org dispose de toute une équipe qui pourra répondre à vos questions et de vous aider tout au long du processus – n’hésitez pas à nous contacter.
Les Amis de la Terre ont fait le calcul : 15 000 euros, placés pendant un an sur un compte (courant comme d’épargne) d’une banque commerciale classique émettent, indirectement (par l’usage que fera cette banque de cette somme) autant qu’un 4*4 utilisé quotidiennement. D’après le rapport mené par 350.org et l’Observatoire des multinationales sur les investissements de la Caisses des Dépôts et Consignation, une partie de l’argent du Livret A et du Livret Développement Durable est investie dans l’industrie fossile !
Vous pouvez aussi contacter votre banque, et lui demander de vous informer des secteurs dans lesquels elle place votre argent, quel type d’entreprise elle soutient, si elle refuse d’accorder des prêts aux entreprises les plus polluantes, etc.
Vous pouvez ensuite changer de banque, ou encore mobiliser votre épargne via des acteurs qui soutiennent les initiatives de transition. Vous pouvez enfin passer par des investisseurs qui vous garantissent des placements libérés des combustibles fossiles.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre page consacrée au réinvestissement.
Où qu’elle se trouve, toute personne peut rejoindre ou lancer une campagne Zéro Fossile. Chaque groupe menant une campagne est autonome mais est bâti à partir du même ADN ou des mêmes éléments constitutifs :
1. nous partageons une théorie du changement expliquant comment le désinvestissement peut résoudre la crise climatique ;
2. nous partageons l’identité et les outils en libre accès de Zéro Fossile qui unissent nos différentes campagnes ;
3. nous nous engageons en faveur des mêmes principes d’organisation régissant notre façon de travailler ensemble.
Le ciment qui unit nos campagnes en un puissant mouvement est notre engagement commun à défendre et diffuser ces principes :
Nous sommes ouvert.e.s aux partenariats avec les organisations de tous bords et à la participation de tous les groupes et individus qui adoptent et soutiennent ces principes et la théorie du changement de Zéro Fossile.
Le changement climatique n’est pas qu’un problème environnemental, ou de justice sociale, ou économique, mais tout cela à la fois. Il s’agit de l’un des plus grands défis que l’humanité ait eu à affronter, et nous devrons nous donner la main pour le relever. Nous cautionnons et accueillons activement le talent, l’énergie et l’engagement de toute personne consacrant bénévolement une partie de son temps au mouvement de désinvestissement, sans distinction de milieu, d’origine ethnique, de croyance religieuse ou spirituelle, de genre et d’orientation sexuelle. Nous nous élevons immédiatement contre tout manque de respect.Notre mouvement est bâti sur les relations nouées par ses participant.e.s. Nous travaillerons jour après jour au renforcement de la confiance, du respect et de la réciprocité entre les membres du mouvement Zéro Fossile. Nous partons du principe que tou.te.s les membres de la campagne Zéro Fossile ont de bonnes intentions.
Nous invitons les personnes qui le souhaitent à utiliser et adapter le nom Zéro Fossile, l’identité visuelle, les outils et les symboles de la campagne de désinvestissement si leurs actions, leurs revendications et leurs communications sont alignées sur les principes et sur la théorie du changement de la campagne.Nous comprenons qu’une identité partagée consolide notre mouvement et que nous sommes tous et toutes responsables de la création commune et de la préservation de cette image publique.
Notre leadership est décentralisé et réparti sur l’ensemble du réseau Zéro Fossile. Chaque personne et chaque groupe dirige le mouvement en prenant ses propres initiatives et en servant d’exemple. Nous formulons des suggestions, apportons notre soutien et respectons les efforts des autres membres.
Les groupes Zéro Fossile sont autonomes et responsables de veiller à ce que leur organisation, leur animation, leur prise de décision, leur communication, leurs tactiques et leurs actions soient compatibles avec ces principes et avec la théorie du changement du mouvement.Nous encourageons l’usage d’une variété de processus et d’outils de prise de décision au sein des groupes menant les campagnes. Les principales décisions stratégiques peuvent ainsi être adoptées par consensus, les « grandes » décisions découler d’une consultation approfondie et les décisions quotidiennes être confiées à des groupes de travail et à des équipes plus réduites.
Les mobilisations de masse et les actions publiques forcent les décideur.euse.s à ouvrir les yeux sur le pouvoir que nous confèrent une organisation et des campagnes inlassables. Nous encourageons la diversité des tactiques parce qu’elle renforce notre mouvement. Nous comprenons le rôle de l’action publique dans l’obtention d’une masse critique de soutien populaire en faveur de notre cause. Nous reconnaissons aussi qu’il est important d’intensifier cette action lorsque nos revendications sont ignorées.Nous nous engageons à maintenir une discipline non violente dans toutes nos actions. Nous soutenons les personnes qui mènent des actions directes, tout en respectant celles qui ne sont pas en mesure d’y participer.
Le désinvestissement n’est qu’une étape, pour engager la transition vers des sociétés justes et durables. La question du réinvestissement est tout aussi cruciale.
Par ailleurs, la campagne de désinvestissement ne se substitue pas aux autres approches : blocages d’infrastructures fossiles, sobriété, etc.
350.org travaille à ce que les combustibles fossiles néfastes pour la planète soient remplacés par de l’énergie propre et renouvelable – pas par de l’énergie nucléaire. Malgré des décennies d’intenses subventions publiques, le prix de l’énergie nucléaire reste bien trop élevé, notamment à cause des potentielles catastrophes, qui impliquent des projets d’infrastructure faramineux. Les coûts de l’énergie éolienne et plus encore de l’énergie solaire baissent quant à eux quasi-quotidiennement: le coût des panneaux solaire à chuté de 75% au cours des sept dernières années. Dans le même temps, le coût de l’énergie nucléaire ne cesse d’augmenter.
Le récent rapport de l’ADEME montre bien que la France peut passer à un mix énergétique 100% renouvelable, sans surcoût. Le travail de Negawatt montre également qu’il est possible de se passer de nucléaire comme de fossiles – c’est d’ailleurs déjà le cas au Danemark et au Costa Rica.
Par ailleurs, les problèmes posés sont le reflet de ceux que pose l’énergie fossile : l’extraction minière, la question de la gestion des déchets, et la centralisation du pouvoir. En outre, il n’y aurait aucune cohérence à considérer que la catastrophe nucléaire serait préférable à la catastrophe climatique. Les énergies renouvelables restent la meilleure solution pour faire face à la crise climatique.
La campagne de désinvestissement des combusibles fossiles a donc pour objectif de remplacer le charbon, le gaz et le pétrole par des énergies renouvelables, pas par de l’énergie nucléaire.
Les fossiles sont indispensables à l’enrichissement des élites des pays pauvres. Mais la population locale ne bénéficie qu’à la marge de la rente charbonnière, gazière ou pétrolière. Surtout, les villages, communautés ou groupes vivant sur les concessions ou à proximité des infrastructures extractives subissent de plein fouet les dommages de l’industrie fossile.
Les conflits environnementaux, en Amérique du Sud notamment, autour des projects d’extraction, s’accompagnent de heurts violents entre les défenseurs de l’environnement et les autorités (voire des milices privées).
Par ailleurs, les renouvelables sont bien mieux adaptées au développement de pays pauvres que les fossiles : les fossiles nécessitent en effet de construire au préalable de nombreux infrastructures pour acheminer la matière première, la transformer, produire de l’électricité puis la distribuer. Le modèle de production d’électricité liée aux fossiles est en effet centralisé.
Les renouvelables se prêtent à l’inverse à des productions totalement décentralisées : il est possible d’installer de petites unités éoliennes ou solaires dans des endroits reculés et isolés et de les connecter à un petit réseau local. Nul besoin d’investir dans une infrastructure chère à construire et onéreuse à entretenir.
Dans certains pays, il n’est légalement pas possible de proposer, en tant qu’actionnaire, à une entreprise de prendre des décisions qui remettraient en cause son modèle économique.
En outre, nous ne disposons que d’une courte fenêtre pour tourner la page des fossiles : d’après les rapports du GIEC ou encore de l’Agence internationale de l’énergie, nous devons réduire nos émissions de 10 % par an dès maintenant, et geler tout project d’infrastructure fossile dès 2017 si nous voulons espérer tenir l’objectif des 2°C.
Les compagnies fossiles n’ont aucun intérêt à agir en ce sens : leur valorisation boursière est entièrement liée à la taille des gisements qu’elles exploitent ou exploiteront à l’avenir. Elles possèdent des réserves équivalentes à 10 ans de production (si Shell cesse demain ses forages exploratoires, la compagnie pourra continuer à extraire du pétrole au niveau actuel pendant une décennie!).
Jonathan Porritt, l’une des figures les plus influentes du mouvement environnemental au Royaume Uni, qui a été l’un des directeurs des Amis de la terre, a longuement plaidé pour des stratégies « de l’intérieur » avant de reconnaître qu’elles ne mènent à rien : après plusieurs décennies passées à les alterter et à tenter de les faires bouger de l’intérieur, il a admis que son approche n’avait rien changé. Toutes les compagnies fossiles poursuivent la fuite en avant, en multipliant les forages exploratoires et négociant de nouveaux permis d’exploiter des hydrocarbures non-conventionnels.
Il est important de bloquer les projets d’infrastructures pour les combustibles fossiles. Les centrales au charbon provoquent l’asthme et rejettent du mercure dans l’atmosphère et dans l’eau ; le liquide de fracturation peut contaminer les eaux souterraines et menacer la santé de la population ; les oléoducs peuvent fuir ; etc. La campagne de désinvestissement vient renforcer les luttes contre les projets tels que le pipeline Keystone XL (désormais gelé définitivement), l’extension des mines de charbon en Allemagne ou l’exploitation des gaz de schistes en Algérie, qui détruiraient les communautés et la planète et contribuent au changement climatique.
Mais nous attaquer à un pipeline, une centrale au charbon ou un puits de fracturation ne mettra pas un terme au réchauffement climatique. Nous devons desserrer l’étreinte des compagnies du charbon, du pétrole et du gaz sur notre gouvernement et sur les marchés financiers, de façon à avoir une chance de vivre sur une planète raisonnablement similaire à celle que nous connaissons aujourd’hui. Le désinvestissement propose de s’attaquer à la racine du problème : l’industrie des combustibles fossiles elle-même, en veillant à agir sur des facteurs qu’elle est à même de comprendre, comme le cours des actions.
350.org organise, avec de nombreux partenaires, des actions de blocage des infrastructures fossiles, dans le cadre de la campagne « Breakfree – libérons-nous des combustibles fossiles« .
La campagne de désinvestissement cible en premier lieu des institutions et des organisations qui assurent une mission d’intérêt général ou qui ont pour but de contribuer (en théorie ou dans les faits) à construire notre avenir ; qu’il s’agisse de garantir la solidarité entre générations, de contribuer à la formation ou l’éducation, d’engager des actions de solidarité, etc.
Il peut s’agir d’institutions publiques, comme la Caisse des Dépôts et Consignation à travers nos villes et nos régions, ou nos établissements d’enseignement supérieur, des fondations privées ; ou de musées, etc.
La campagne de désinvestissement demande de désinvestir en priorité sur les 200 plus grandes entreprises du secteur des combustibles fossiles, dont vous pouvez trouver la liste ici. Concrètement, nous demandons aux institutions et organisations que nous ciblons de cesser d’investir dans les 100 plus grandes entreprises du secteur charbonnier et dans les 100 plus grandes entreprises du secteur gazier et pétrolier. Il s’agit des entreprises cotées en bourse qui détiennent les plus grosses réserves de charbon, de gaz ou de pétrole. À elles seules, elles ont la main sur au moins 745 gigatonnes d’émissions potentielles – autrement bien plus que notre « budget carbone ».
Nous demandons donc aux institutions et organisations que nous ciblons de s’engager à se séparer de leurs investissements dans des titres émis par ces entreprises dans un délai de 5 ans et de rompre les partenariats qui les unissent avec l’industrie fossile.
Grâce aux milliers d’étudiant.e.s mobilisé.e.s, le mouvement du désinvestissement a pris racine dans les universités puis a connu une trajectoire exponentielle et s’est imposé dans la vie de différentes institutions.
Les universités jouent un rôle unique dans notre société: elles contribuent à dessiner l’avenir de nos sociétés en formant les citoyen.ne.s de demain, capable de comprendre le monde et d’avoir un impact sur celui-ci. Nous demandons à nos universités d’écouter leurs propres recherches! Cela fait maintenant des décennies que leurs études nous disent que brûler du charbon, du pétrole et du gaz menace notre santé, notre développement et la stabilité globale de nos société. Il n’y a pas d’investissements sans conséquences: ou bien les universités investissent dans l’industrie des énergies fossiles et les soutiennent, ou bien elles désinvestissent.
Rejoignez ici le mouvement ! Regardez notre petit manuel pour vous aider dans les débuts, et n’hésitez pas à nous contacter.
La crise climatique est un problème éthique, et les institutions religieuses – églises, mosquées, synagogues, temples – ne devraient pas financer la destruction de la planète. Les institutions religieuses ont joué un rôle clef dans le mouvement anti-apartheid, et nous avons besoin d’elles pour soutenir ce nouvel effort.
Poussons nos institutions religieuses à passer de la parole aux actes!
Dans son encyclique « Laudato si’ », publiée le 18 juin 2015, le pape François reconnaît le caractère anthropique du réchauffement climatique et affirme qu’agir sans retard pour réduire notre utilisation intensive de combustibles fossiles est un impératif pour les croyants.
Mi-août 2015, une soixantaine d’universitaires et d’intellectuels musulmans ainsi que les grands muftis du Liban et d’Ouganda, réunis à Istanbul, adoptaient une « déclaration musulmane sur le changement climatique » à l’issue d’une vaste et dense consultation des différentes tendances de l’islam. Ils demandent entre autre aux « entreprises et au secteur de la finance et des affaires de : […] s’engager sur la voie de 100 % d’énergies renouvelables et/ou d’une stratégie à zéro émission aussi vite que possible et de déplacer leurs investissements vers les renouvelables […] ; contribuer au désinvestissement de l’économie fondée sur les combustibles fossiles et d’intensifier le recours aux renouvelables et aux autres alternatives écologiques ».
Vous pouvez soutenir la campagne demandant au Vatican de montrer concrètement l’exemple en désinvestissant des combustibles fossiles.
En dépit de l’accord de Paris, l’argent public français, à travers la Caisse des dépôts et consignations (CDC), est investi massivement dans les entreprises du secteur des combustibles fossiles telles que Engie et Total et notamment dans 12 nouveaux projets particulièrement polluant et dangereux pour le climat et les communautés. L’ensemble des institutions dont la CDC assure la gestion, et toutes ses filiales sont concernées : Banque publique d’investissement, CNP Assurances, Fonds de réserve pour les retraites, Ircantec, Livret A, Livret du développement durable, la Banque postale, etc. L’Agence française de développement, dont le rapprochement avec la CDC est en cours n’est pas non plus épargnée.
Les caisses de retraite et les fonds de pension sont parmi les plus grands investisseurs dans le monde, et ils jouent un rôle énorme sur le cours des marchés. Réussir à convaincre des gros fonds de pension de désinvestir est donc essentiel – même si cela implique de se mobiliser fortement. C’est l’un des axes principaux de la campagne en France – pour en savoir plus, rendez-vous sur la page dédiée.
Dans de nombreux pays européens, les États et/ou banques publiques peuvent décider de désinvestir pour transformer les fonds qu’ils gèrent. Cette revendication s’étend bien sûr aux autres formes de soutiens que les États ou les banques publiques apportent aux entreprises fossiles – subventions, avantages fiscaux, etc.
Ensemble, demandons à ce que “pas un euro de plus” de l’argent public géré par la Caisse des Dépôts et Consignation n’aille soutenir les énergies du passé – pour que la CDC investisse massivement dans la transition vers des sociétés justes et durables.
Nous voulons construire la campagne avec vous en 2018. Une large coalition prépare des mobilisations en Septembre prochain. Si vous souhaitez en faire partie, inscrivez-vous ici.
Les géants pétroliers sponsorisent nos institutions culturelles dans le but de détourner l’attention de leur activité climaticide et des abus contre les droits de l’homme auxquels ils se livrent à travers le monde. Ce faisant, elles peuvent entretenir l’illusion qu’elle contribue à notre bien être. Ces entreprises ne devraient pas être autorisées à « blanchir culturellement » leur image publique par le truchement du mécénat culturel.
Les institutions culturelles, ont la responsabilité de rompre leur lien avec l’industrie des énergies fossiles. Nous devons reprendre le pouvoir sur leurs lobbies de cette industrie, et cesser de lui accorder une quelconque légitimité sociale.
Le mouvement pour libérer le secteur de la culture des énergies fossiles se développe rapidement. Après six années de campagne militante créative du collectif Liberate Tate, rassemblant de milliers d’artistes, de membres et visiteurs du musée, la Tate Modern (Londres) a annoncé le 11 Mars 2016 qu’elle mettait un terme à son partenariat avec BP.
En France, les institutions culturelles sont à la traine – comme le Musée du Louvre. Si nous souhaitons que les générations futures puissent elles aussi un jour s’arrêter devant Mona Lisa (et qu’elles puissent créer à leur tour), le Louvre doit pourtant refuser tout mécénat de l’industrie fossile.
Merci pour votre intérêt pour la campagne Fossil Free de lutte contre les combustibles fossiles. Nous ne prétendons pas répondre à toutes les questions, mais voici les réponses à celles qui reviennent le plus souvent :
Lorsque vous investissez votre argent, vous pouvez acheter des actions, des obligations ou d’autres titres générant des revenus. Les universités (et les colleges aux États-Unis), les organisations religieuses, les fonds de pension et d’autres organismes placent des sommes énormes dans ce type de titres afin d’obtenir les revenus contribuant à leur fonctionnement.
Le désinvestissement est le contraire de l’investissement ; il consiste simplement à vendre des actions, des obligations ou des parts de fonds d’investissement non éthiques ou moralement douteuses. Les investissements dans les combustibles fossiles constituent un risque pour les investisseurs et la planète et c’est pourquoi nous demandons aux organisations de retirer leur argent des entreprises de ce secteur.
Plusieurs campagnes de désinvestissement ont été couronnées de succès au cours de l’histoire récente, dont celles pour le Darfour et contre le tabac ; la plus vaste et la plus marquante fut toutefois celle ciblant l’apartheid en Afrique du Sud. Dès le milieu des années 1980, 155 universités, parmi lesquelles quelques-unes des plus célèbres du pays, avaient retiré leurs fonds des entreprises commerçant avec l’Afrique du Sud. 26 gouvernements d’état, 22 comtés et 90 villes, dont certaines des plus importantes de leur nation, avaient pour leur part cessé d’investir dans les multinationales qui faisaient affaire en Afrique du Sud. La campagne de désinvestissement sud-africaine a contribué à briser les reins du gouvernement d’apartheid et à ouvrir la voie à une ère de démocratie et d’égalité.
Nous demandons aux dirigeant.e.s institutionnel.le.s de mettre immédiatement un terme à tout nouvel investissement dans les entreprises de combustibles fossiles. Nous réclamons qui plus est la cession de leurs participations directes et de leurs fonds en copropriété comprenant des obligations et des actions (ou toute autre classe d’actifs) de sociétés cotées de cette industrie dans un délai de cinq ans.
Nous recommandons de renoncer à TOUT investissement dans les combustibles fossiles. Conscient.e.s de la difficulté d’identifier l’ensemble de la filière de l’industrie des combustibles fossiles, nous suggérons d’utiliser la liste des 200 sociétés cotées en bourse. Cette liste comprend la grande majorité des entreprises charbonnières, pétrolières et gazières cotées qui sont classées en fonction des réserves dont elles disposent.
Nos partenaires d’Urgewald ont mis au point un nouvel outil de désinvestissement pour celles et ceux qui souhaitent passer à l’étape suivante : la liste Global Coal Exit List (coalexit.org). Celle-ci fournit en quelque sorte un « répertoire » de l’industrie charbonnière mondiale, qui recense l’éventail complet des sociétés qui la composent. Parmi ces sociétés figurent notamment les entreprises qui fabriquent le matériel d’extraction, construisent et gèrent les mines, bâtissent les terminaux ferroviaires et portuaires, exploitent les centrales à charbon ou les installations de liquéfaction et de gazéification du charbon ou construisent et équipent de nouvelles centrales à charbon. Le but est de faire connaître les principaux acteurs de la chaîne de valeur du charbon thermique et d’encourager les banques et les investisseurs à retirer leurs fonds de l’ensemble du secteur.
Il est en effet crucial de bloquer les projets d’infrastructures de combustibles fossiles. Les centrales à charbon provoquent l’asthme et rejettent du mercure dans l’air et dans l’eau ; les fluides utilisés dans le processus de fracturation peuvent contaminer les nappes d’eau souterraine et nuire à la santé publique ; les pipelines peuvent fuir ; et ainsi de suite. Nous pouvons et nous devons soutenir les personnes en première ligne des combats visant à bloquer des projets comme le pipeline Keystone XL, qui sont profondément préjudiciables pour les populations concernées et la planète et contribueraient au changement climatique.
Mais combattre ces projets destructeurs – qu’il s’agisse de pipelines, de centrales à charbon ou de puits de fracturation – les uns après les autres ne suffira pas à arrêter le réchauffement climatique. Nous devons également libérer les gouvernements et les marchés financiers de l’emprise des compagnies charbonnières, pétrolières et gazières. Sans cela, la Terre telle que nous la connaissons aujourd’hui n’existera plus que dans nos souvenirs. Il est temps de s’attaquer à la racine du problème, c.-à-d. aux entreprises fossiles elles-mêmes, en utilisant le seul langage qu’elles comprennent, celui du cours de leurs actions.
Avant d’être une stratégie économique, le désinvestissement est d’abord une stratégie sociale et politique. À l’image de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis ou contre l’apartheid en Afrique du Sud, faire de la cause que nous défendons (en l’occurrence enrayer le changement climatique) une question profondément morale facilitera la mobilisation de la société. Nous devons faire clairement prendre conscience que s’il est immoral de détruire la planète, alors il est également immoral de tirer profit de cette destruction. Dans le même temps, le désinvestissement renforce notre pouvoir politique en contraignant les principales organisations et personnalités (dont bon nombre sont membres de conseils universitaires) des pays concernés à choisir leur camp. Il suscite un débat profond et, comme le prouve cette campagne, bénéficie d’une large couverture médiatique qui prépare le terrain à l’action.
Parallèlement, le désinvestissement a des répercussions économiques. Des centaines d’organisations détenant plus de 5000 milliards de dollars d’actifs au total se sont engagées à désinvestir leurs fonds, ce qui met déjà les compagnies charbonnières en difficulté. Ajoutez-y les grands fonds de pension internationaux et des institutions chrétiennes, juives et musulmanes, et vous comprendrez qu’ExxonMobil, Shell et Peabody commencent à se faire du mauvais sang.
Si la vente d’actions peut ne pas avoir d’impact direct sur les entreprises fossiles, et a fortiori sur des colosses tels qu’Exxon, elle n’en sème pas moins le doute sur la viabilité du modèle commercial de l’industrie. Pour maintenir le réchauffement en dessous des 2 °C, un objectif auquel ont souscrit pratiquement tous les pays de la planète, l’Agence internationale de l’énergie a en effet calculé que l’industrie fossile devra renoncer à environ 90 % de ses réserves de charbon, de pétrole et de gaz. Même enfouies sous terre, ces réserves jouent un rôle économique bien réel en influant sur le cours des actions de chaque société de l’industrie fossile. La valeur des réserves mondiales avoisine 20 000 milliards de dollars, une somme qui devra être sortie des bilans lorsque le législateur se décidera enfin à considérer le dioxyde de carbone comme un polluant. En désinvestissant des combustibles fossiles, les organisations encouragent l’action gouvernementale, mais mettent également sur la table la question fondamentale des « actifs échoués » de l’industrie fossile.
En parallèle, le désinvestissement incite à canaliser les fonds vers l’énergie propre, le développement local et d’autres projets durables. La réallocation d’une fraction de ces investissements en faveur d’obligations dans le secteur des énergies solaires, de fonds de crédit renouvelable et des énergies de pointe, par exemple, aurait à elle seule un énorme impact. Plus important encore, les premières décisions prises en ce sens par les grandes organisations internationales pousseront les autres investisseurs (les particuliers et les fonds de pension) à leur emboîter le pas. Les investissements de ces différentes organisations ne suffiront pas à opérer la révolution de l’énergie propre – raison pour laquelle nous réclamons toujours une action gouvernementale –, mais ils constituent un grand pas dans la bonne direction.
Nous sommes tous et toutes complices de la consommation des combustibles fossiles, et chacun.e d’entre nous devrait s’efforcer par tous les moyens de la réduire, mais les véritables coupables sont cependant les entreprises fossiles qui profitent du système. Un pourcentage important des réserves mondiales de charbon, de pétrole et de gaz est entre les mains des 200 plus grandes entreprises du secteur. D’ailleurs, ces entreprises sont également les principaux bailleurs de fonds des politicien.ne.s du monde entier ; ce sont elles qui rédigent les lois et empochent chaque année au moins 775 à 1000 milliards de dollars de subventions au total (1).
De nombreuses autres entreprises contribuent au changement climatique de manière indirecte, comme les multinationales qui fabriquent le matériel de forage, posent les oléoducs et transportent le charbon et les compagnies de services publics qui achètent et revendent l’électricité. Mais c’est pour le moment sur ces 200 entreprises que nous concentrons nos efforts. Fossil Free Indexes a publié une liste complète des entreprises et de leurs réserve.
Top 5 des compagnies charbonnières (2017)
Top 5 des compagnies pétrolières et gazières
(1) http://priceofoil.org/fossil-fuel-subsidies
Pas du tout. Chez 350.org, nous ne sommes pas spécialisé.e.s dans les marchés financiers, mais les expert.e.s du désinvestissement avec lesquel.le.s nous avons longuement discuté nous ont fourni quelques conseils. Il est utile, mais pas indispensable, de disposer du numéro de téléphone ou de l’adresse électronique d’un.e économiste, d’un.e courtier.ère ou d’un.e analyste financier.ère local.e. L’équipe du siège de 350.org se fera un plaisir de répondre à vos questions et de vous donner un coup de main ; vous pouvez la contacter à l’adresse hello@350.org.
Les administrateur.trice.s ne manquent jamais une occasion de nous le rappeler : « Nous ne pouvons pas désinvestir parce que nous ne savons même pas où va l’argent ; nous ne pourrions de toute façon pas révéler cette information, sous peine de compromettre nos profits. »
C’est là que vous devez jouer votre atout. S’il est vrai que les administrateur.trice.s peuvent ignorer quelles sont les actions et les obligations qu’ils détiennent à un moment donné, ils et elles recrutent les gestionnaires de placements et décident donc indirectement de la façon dont l’argent est investi. Pour désinvestir réellement des combustibles fossiles, il leur suffirait de demander à ces gestionnaires d’agir en conséquence !
Touché.
Il est parfois judicieux d’expliquer au grand public que les administrateur.trice.s essayent de ne pas dévoiler leurs investissements ; cet argument ne doit cependant pas vous faire oublier que ce sont elles et eux, et non les gestionnaires des placements, qui prennent les décisions. La transparence joue un rôle central dès lors que le conseil d’administration et son.sa président.e ont adhéré à votre campagne de désinvestissement : l’entreprise (et ses gestionnaires des placements) s’engage en effet par là même à rendre des comptes sur les engagements qui ont été pris.
Par le passé, les sociétés de l’industrie fossile se sont avérées extrêmement rentables (les cinq principales compagnies pétrolières ont engrangé 137 milliards de dollars de bénéfices en 2011, soit 375 millions par jour). Aujourd’hui, elles constituent toutefois un investissement très risqué et leurs profits sont globalement sur le déclin depuis 2011.
Le modèle commercial des sociétés charbonnières, pétrolières et gazières suppose d’émettre dans l’atmosphère une quantité de carbone six fois supérieure au niveau supportable, ce qui signifie que leur cours boursier est surévalué dans les mêmes proportions. Les catastrophes telles que le naufrage de l’Exxon Valdez et la marée noire de BP ainsi que les fortes fluctuations de l’offre et de la demande de charbon, de pétrole et de gaz rendent les marchés de l’énergie particulièrement volatils et donc risqués.
Des études de plus en plus nombreuses montrent que les investissements dans l’énergie propre, l’efficacité énergétique et d’autres solutions technologiques durables peuvent rivaliser avec les capitaux investis dans les énergies fossiles (1). Il s’agit d’un marché en pleine croissance et d’un placement sûr pour votre organisation (2).
D’autre part, les occasions de réinvestir localement, en contribuant au développement de votre communauté et à la création d’emplois
de qualité, ne manquent pas. Les projets tels que l’amélioration de l’efficacité énergétique et les installations solaires sur les toitures ont des coûts initiaux et de main-d’œuvre élevés. En réduisant nettement les frais d’électricité, de chauffage et autres, ils génèrent pourtant des économies sur le long terme.
(1) http://www.investopedia.com/articles/markets/070814/why-you-should-invest-green-energy-right-now.asp
(2) https://beta.theglobeandmail.com/globe-investor/funds-and-etfs/etfs/larry-berman-buy-the-news-its-time-to-invest-in-clean-energy/article35187181/?ref=http://www.theglobeandmail.com&
Il est bien sûr utile de voter des résolutions favorables pour le climat, mais cela ne résoudra pas le problème. Selon les scientifiques, nous devons laisser environ 90 % des réserves actuelles de l’industrie fossile sous terre si nous voulons maintenir le réchauffement en dessous des 2 °C. Cet objectif n’est pas utopique, mais aucun groupe d’actionnaires n’adopterait de son plein gré ce type de mesure. Ne nous y trompons pas : Exxon resterait une compagnie énergétique rentable si elle réorientait ses énormes capitaux en faveur des énergies renouvelables et réinvestissait son expertise approfondie dans ce domaine. Toutefois, elle effectuera uniquement cette transition sous la contrainte réglementaire.
C’est pour cela que l’heure du désinvestissement a sonné. Nous devons affirmer clairement les enjeux moraux de notre situation actuelle : l’industrie fossile détruit la planète et il est immoral de tirer profit de cette destruction. Le désinvestissement est une action claire et efficace qui ouvre la voie à l’action gouvernementale, tout en montrant que d’un point de vue économique, il est préférable de consacrer nos fonds à la solution plutôt qu’au problème. Si cette campagne avait été lancée il y a 30 ans, les initiatives des actionnaires seraient plus justifiées, mais la fenêtre d’opportunité se referme rapidement et nous avons besoin d’une action rapide et résolue. Le désinvestissement est une mesure parfois difficile, mais toujours indispensable ; les résolutions des actionnaires sont foncièrement incapables d’exercer un impact comparable.
Vous pouvez rechercher une campagne de désinvestissement dans votre secteur géographique ici. Si vous repérez une campagne à laquelle vous souhaitez prendre part, inscrivez-vous et contactez la personne qui a créé la pétition en cliquant sur l’icône d’e-mail figurant à côté de son nom.
Vous n’avez pas trouvé de campagne près de chez vous ? Lancez-vous et démarrez votre propre campagne. Les campagnes peuvent prendre de nombreuses formes différentes, voici donc de brèves indications qui guideront vos premiers pas.
La mission qui devra être accomplie ne sera pas toujours passionnante. Quelques-un.e.s d’entre vous passeront peut-être par la case prison avant que nous touchions au but et le travail préparatoire n’aura, quoi qu’il en soit, rien d’une partie de plaisir. Il sera fait de réunions, de pétitions, de rassemblements et de toutes les tâches dont un.e organisateur.trice doit s’acquitter pour son campus, sa ville, la société ou la planète. Certaines obligations seront ingrates : nous devrons demander à des personnes et des organisations honorables de changer de cap. Mais il s’agit du combat de notre vie et nous vous soutiendrons pendant toute votre démarche.
Encouragés par le succès de campagnes de désinvestissement auprès d’organisations, de nombreux particuliers décident de prendre les choses en main et de retirer leurs fonds personnels des combustibles fossiles. Nous ne pouvons que les en féliciter !
Les entreprises fossiles sont aujourd’hui surévaluées et la communauté internationale envisage de surcroît de réglementer les émissions de carbone. Le devoir moral du désinvestissement devient ainsi une stratégie d’investissement raisonnable sur le long terme. Nos partenaires de DivestInvest ont réuni les ressources suivantes pour vous aider à déterminer si le désinvestissement personnel des combustibles fossiles convient à votre situation : http://divestinvest.org/how-to-divestinvest/individuals/
En clair, la campagne Zéro Fossile et 350.org ne formulent pas de recommandations d’investissement, mais se contentent de fournir des informations sur des solutions alternatives potentielles aux investissements dans les combustibles fossiles. Il appartient à chacun.e d’entre nous d’évaluer si ces solutions sont adaptées à son cas personnel.
Le nombre 350 est synonyme de sécurité climatique : pour conserver une planète vivable, les scientifiques estiment que nous devons ramener la quantité de CO2 dans l’atmosphère de 400 parties par million, la concentration actuelle, à moins de 350 ppm.
Compte tenu de l’accélération du réchauffement dans la région arctique et d’autres impacts climatiques précoces, les scientifiques estiment que ce taux de 400 ppm est d’ores et déjà dangereux. Si nous ne parvenons pas à rétablir rapidement un taux inférieur à 350 ppm au cours de ce siècle, nous risquons d’atteindre un point de bascule et de provoquer des conséquences irréversibles, dont la fonte de la calotte polaire au Groenland et la libération de grandes quantités de méthane due à l’intensification de la fonte du permafrost.
Pour en savoir plus sur les données scientifiques sur le nombre 350, consultez la page 350.org/science.
Pratiquement tous les gouvernements de la planète se sont engagés l’an dernier à Paris à limiter la hausse de la température mondiale « nettement en dessous de 2 °C », en se fixant un objectif plus précis de 1,5 °C. Nous savons déjà qu’il existe un gouffre entre ces ambitions et les plans d’action effectifs des gouvernements. Mais quelles mesures faudrait-il pour atteindre ces objectifs et éviter de basculer dans un changement climatique incontrôlable ?
Carbone que le monde peut encore émettre sans dépasser un réchauffement de 1,5 °C : 200 Gt de CO2 …mais il reste des incertitudes : cette quantité pourrait être excessive.
D’après les scénarios visant à respecter l’objectif de 1,5 °C, nous ne pourrions émettre que 200 gigatonnes de CO2 (GIEC), voire moins, dans l’atmosphère à partir de 2016. Nous rejetons actuellement environ 40 Gt de CO2 par an (combustibles fossiles plus modification des usages des sols).
Les scientifiques ne parlent plus de limiter le réchauffement sous la barre des 1,5 °C, mais de revenir à un réchauffement inférieur à 1,5 °C. Tous les scénarios basés sur cette limite prévoient un « débordement » jusqu’à 1,7 °C, suivi d’un refroidissement.
Ce retour en arrière est censé être obtenu, en partie, grâce au captage et au stockage du CO2, également connu sous le nom de capture et séquestration du carbone (CSC). À l’heure actuelle, la CSC n’est ni facilement disponible ni viable sur le plan économique. Même selon le scénario le plus optimiste (près de 3 800 projets de CSC opérationnels d’ici à 2050), la technologie de CSC déployée ne commencerait à résorber le carbone émis qu’après 2030 et n’accroîtrait notre budget carbone que de 125 Gt (source : Carbon Tracker, Unburnable carbon 2013).
En d’autres mots, nous avons déjà pratiquement épuisé le budget carbone nous laissant ne fût-ce qu’une probabilité de 50 % d’atteindre l’objectif de 1,5 °C. Dorénavant, nous devrions retirer de l’atmosphère chaque tonne de carbone que nous émettons.
Budget carbone restant pour limiter le réchauffement à 2 °C : 470 Gt de CO2
Pour avoir la moindre chance d’atteindre l’objectif de 2 °C, les émissions doivent cesser d’augmenter dès à présent, puis décliner de façon spectaculaire. Pour que cette chance soit d’au moins 66 %, les émissions ne peuvent dépasser 470 Gt de CO2 à compter de 2015 (source : Nature : Differences between carbon budget estimates unravelled). Il s’agit du chiffre le plus bas d’une série de scénarios examinant le budget carbone, dont l’estimation haute atteint 1020 Gt ; il tient compte des émissions de gaz à effet de serre autres que le CO2, comme le méthane.
En clair, cela signifie que nous devons renoncer à tout nouveau projet de combustibles fossiles. Pas de nouvelles centrales à combustibles fossiles, de nouvelles extractions, de nouveaux pipelines, de nouveaux permis de forage ou de nouveaux financements pour les énergies fossiles. Cela suppose également une diminution drastique de la production de combustibles fossiles.
Réserves déclarées par l’industrie fossile : entre 2 734 et 5 385 Gt de CO2
Malgré ce sombre tableau, les entreprises de combustibles fossiles restent bien décidées à brûler des quantités croissantes de charbon, de pétrole et de gaz.
Les réserves de carbone sont difficiles à cerner. Elles sont communiquées par l’industrie elle-même et soumises à des critères de faisabilité économique, ce qui signifie que des réserves importantes pourraient être exclues de la catégorie « réserves prouvées » si leur extraction s’avérait coûteuse et si les prix chutaient, par exemple. D’après les calculs du GIEC (Rapport d’évaluation 5 – groupe de travail 3, page 525), les réserves de carbone actuellement déclarées par les entreprises de combustibles fossiles oscillent au total entre 2 734 et 5 385 Gt de CO2, c’est-à-dire beaucoup plus que ce que nous pouvons nous permettre de brûler.
Lors de nos calculs en 2012, nous sommes arrivé.e.s à la conclusion que 80 % des réserves de combustibles fossiles devaient rester sous terre. À l’heure actuelle, ce chiffre de 80 % pourrait être insuffisant, au vu de l’épuisement rapide de notre budget carbone et de l’expansion des réserves de combustibles fossiles.
Et maintenant ?
Les différents chiffres et scénarios ci-dessus permettent de se faire une idée des réalités scientifiques auxquelles nous sommes confrontés, mais ils constituent plus de simples points de référence que des indications précises.
De nombreuses personnes des quatre coins du monde ressentent depuis longtemps les effets du chaos climatique. Une hausse de 1,5 °C de la température mondiale aura des effets plus dévastateurs encore.
Les impacts du changement climatique dont nous sommes témoins aujourd’hui exigent une action immédiate. Il ne s’agit pas d’un problème que nous pouvons repousser à la « deuxième moitié du siècle », à 2030 ou même à 2020. Nous devons tout simplement laisser autant que possible les combustibles fossiles sous terre dès aujourd’hui. La quantité de carbone que nous émettrons et la gravité du changement climatique futur dépendront de nos actions actuelles.
Il serait illusoire d’attendre que les gouvernements ou l’industrie fossile prennent les mesures qui s’imposent d’urgence. Il incombe aux citoyen.ne.s ordinaires de passer à l’action pour laisser sous terre le charbon, le pétrole et le gaz que nous ne pouvons plus nous permettre de brûler et bâtir le futur basé sur la production décentralisée d’énergies renouvelables qui nous tend les bras. C’est l’union de ces simples citoyen.ne.s qui nous gonfle d’espoir.
Si tous ces chiffres sur les budgets carbone vous donnent le tournis, rendez-vous sur breakfree2016.org. Vous y trouverez des photos de personnes du monde entier qui, ensemble, se donnent la main à l’occasion d’une vague exceptionnelle d’actions d’une ampleur et d’une intensité inédites afin d’empêcher l’extraction du charbon, du pétrole et du gaz. Un mouvement populaire planétaire s’oppose aux combustibles fossiles, pour bloquer les nouveaux projets et en finir avec les projets existants. Il incite en outre les investisseurs à couper les amarres avec l’industrie et va de l’avant pour concrétiser les solutions qui se profilent déjà. Les mouvements sociaux de l’histoire ont débouché sur des changements extraordinaires qui semblaient à première vue impossibles.
L’issue de notre propre histoire est incertaine. Mais s’il faut combattre, le moment n’a jamais été mieux choisi. Rejoignez-nous !